First Cow (Kelly Reichardt, 2019)

Écrit par Kelly Reichardt & Jonathan Raymond et réalisé par Kelly Reichardt

Au début du XIX siècle, sur les terres encore sauvages de l’actuel Oregon, Cookie Figowitz, un cuisinier solitaire et talentueux, se lie d’amitié avec King-Lu, un immigrant d’origine chinoise, lui aussi en quête de fortune. Ensemble ils montent un commerce de beignets au miel et à la cannelle qui ne tarde pas à avoir du succès. Leur petite entreprise n’est pas sans danger puisqu’ils se servent, en douce, du lait de la première (et unique) vache du territoire, propriété d’un notable anglais.

J’ai failli passer à côté de ce bijou cinématographique, et pourtant une alerte sur MUBI me rappelait depuis des semaines qu’il était toujours dans ma wishlist. Un soir, devant mon ordinateur, je l’ai lancé par curiosité et suis resté scotché… émerveillé pas la beauté subtile des images. Le lendemain j’ai dû aller le revoir sur grand écran… merveilleux !

Je ne suis pas un habitué du cinéma de Kelly Reichardt mais j’avais apprécié ses quelques films que j’ai pu voir, par le passé. Avec ce pré-western doux et original le coup de cœur a été dès la première seconde.

Ici pas de caméra nerveuse ou de montage stressé. Le film prend son temps de semer son dispositif et se compose de très longs plans, parfois silencieux et sombres. Quand on ne voit pas tout, on le sent. Le scénario est d’une telle simplicité et d’une grande richesse et maitrise. C’est infiniment beau et sensible. J’ai voulu déguster les beignets de Cookie, j’ai soutenu les deux amis entrepreneurs et ai eu peur pour leur commerce marginal. First Cow raconte la naissance d’une amitié, la naissance d’un rêve, un épisode inédit de l’Amérique sous le regard doux et innocent de cette première vache à lait, issue d’une lignée pure venue de Bretagne.

5/5

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